Des travaux de restauration écologique ont eu lieu cet hiver sur la Font des Quatre Francs, site inscrit au titre des Espaces Naturels Sensibles (ENS) du Département depuis le 27 septembre 2019.
Ces travaux de restauration de 4 hectares de pelouses calcaires sur la commune de Voeuil-et-Giget ont été pilotés par le Département sur les parcelles lui appartenant, avec l’appui du CETEF (Centre d’Etudes Techniques, Environnemental et Forestier) et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) structure animatrice du site Natura 2000 au sein duquel se situe la Font des Quatre Francs.
Comme partout en Europe, les pelouses calcaires sont menacées en Charente. Elles abritent, pourtant une faune et une flore remarquables à affinité méditerranéenne, dont de nombreuses espèces d’orchidées ou de papillons. L’embroussaillement du fait de l’abandon des pratiques pastorales traditionnelles est la principale menace pesant sur ces milieux. A Voeuil-et-Giget, des pins sylvestres envahissaient les pelouses calcaires. Ce couvert d’espèces dites exogènes, c’est-à-dire introduite par l’Homme en dehors de sa répartition naturelle, apportaient de l’ombrage et de la matière organique acidifiante sur le sol empêchant le développement de la faune et de la flore typiques des pelouses calcaires.
La forte pente, la fragilité du milieu et l’impératif de préserver le sol ont imposé au Département et ses partenaires de rechercher des techniques adaptées : la traction animale associée à l’utilisation d’un engin léger de type quad se sont révélées être les solutions les plus optimales.
C’est donc pendant un peu plus de trois semaines durant le mois de janvier 2023 que les équipes de bucheronnage et de débardage ainsi que quatre chevaux ont remonté les résineux des parcelles de coteau appartenant au Département.
Une fois débitées et remontées, les billes ont été valorisées dans une papeterie locale. Les branches quant à elles ont été broyées par le service départemental des routes. Le broyat servira à l’éleveur local comme paillage pour ses animaux.
Bientôt, les pelouses seront équipées de clôtures et d’abreuvoirs de façon à créer un parc à moutons. Le pâturage est optimal pour éviter la fermeture du milieu et donc le maintenir en bon état de conservation écologique.
Dans quelques mois, armoises blanches et orchidées tapisseront les pelouses et vous aurez le loisir de les admirer en empruntant le chemin communal. Attention, ces espèces sont protégées, leur cueillette est interdite.
